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Des métiers mal aimés (suite)

par Cécile Gladel
dans le Magazine Jobboom
en novembre 2010

Au-delà du travail //

Des amis de Sébastien Rioux, fondateur de l’Échofête de Trois-Pistoles, un événement environnemental, travaillent dans l’industrie des sables bitumineux. «Ça n’en fait pas des idiots pour autant, dit-il pour les défendre. On peut être en désaccord avec ses amis. J’ai déjà quitté un emploi à cause de mes valeurs, mais tout le monde n’a pas la même capacité.»

Parfois, les membres d’une même famille peuvent travailler pour des secteurs qui sont comme chien et chat. C’est le cas de Carol Montreuil, vice- président de l’Institut canadien des produits pétroliers, et de sa nièce Christine Girard, employée depuis cinq ans par Oxfam Québec. Cette dernière avoue ses différences idéologiques avec son oncle, mais apprécie les discussions que leurs métiers respectifs provoquent autour de la table. «Malgré nos façons différentes de voir le monde, nous ne nous sommes jamais disputés, assure-t-elle. J’ai même tenté de le convaincre de se déguiser en ours polaire pour venir manifester», lance Christine Girard.

Au nom des convictions //

Certains finissent par laisser tomber leur métier à cause de leurs convictions écologiques. Carl Boileau était technicien en gestion parasitaire, un emploi qu’il n’a pu tolérer plus de six mois. «J’avais des problèmes de conscience quand je devais utiliser certains pesticides pour tuer de simples araignées!» raconte celui qui est maintenant conseiller municipal sous la bannière de Projet Montréal.

Outre ses préoccupations écologiques, Carl Boileau était montré du doigt par des écolos qui questionnaient le paradoxe entre son emploi et ses valeurs. Mais ce n’était pas le plus dérangeant. L’aspect «sale» du métier et le regard des gens lui pesaient. «Quand je sortais des caves à rats, les gens m’évitaient.»

En France, Christophe Menigault aidait les entreprises à mieux vendre leurs divers produits, surtout alimentaires. À un moment donné, le manque de sensibilité écologique de ses clients est entré en collision avec sa propre sensibilité environnementale. «J’ai tout lâché pour le Québec, se rappelle-t-il. Il était plus facile de recommencer à zéro sans être identifié à un secteur d’emploi dont je ne voulais plus entendre parler.»

Francis Pelletier a aussi abandonné son emploi de camionneur au nom de ses valeurs. «Je ne pensais pas que c’était une activité aussi polluante et dégradante.» Les milliers de litres de diesel consommés par les camions, le manque de respect des camionneurs pour l’environnement et le gaspillage l’ont convaincu d’accrocher ses clés.


Cette section de mon blogue principal
est dédiée à Josée Legault, inspiratrice de mon cheminement politique.
Puis aussi, à tous les autres journalistes impliqués par le juste récit de notre histoire collective.