Mobilisation pour un registre des loyers
Par Laurence Houde-Roy
dans Métro
le 23 mai 2012
Les voix se sont élevées, dans le dernier mois, pour la création d’un registre national des loyers, alors que deux motions ont été adoptées à Montréal pour demander au gouvernement la mise en place de ce répertoire.
Les arrondissements de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et du Sud-Ouest ont transmis leur requête à Québec, tout en reconnaissant le caractère symbolique du geste.
Selon les informations obtenues par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) en décembre dernier, le ministère des Affaires municipales «travaille sur la mécanique pour mettre en place le registre», sans engagement supplémentaire. Le Parti québécois a souvent demandé la création de ce document lorsqu’il formait l’opposition officielle, critiquant l’ex-gouvernement libéral qui fermait la porte à cette option.
Cette mouvance en faveur du registre crée toutefois de la bisbille dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, alors que les élus ont refusé d’appuyer une motion semblable.
- Pas moins de 74 % de la population de l’arrondissement est locataire. Le loyer moyen d’un logement de deux chambres à coucher (4 ½) a augmenté de 79 % entre 2001 et 2011 dans l’arrondissement.
Le dépositaire, Carl Boileau, conseiller du district de De Lorimier, s’est vu répondre que «ça implique une décision au niveau national», donc que l’arrondissement n’avait pas à se positionner.
«À mon avis, c’est de la petite politique. Ils veulent que ça passe par quelqu’un de leur parti», affirme M. Boileau, un ancien de Projet Montréal, maintenant à Vision Montréal.
x partis pour plus de pression politique, reconnaissant le côté symbolique de la motion.
Paule Lespérance, du Comité de logement du Plateau-Mont-Royal, comprend la position de Luc Ferrandez. «Le maire Ferrandez a dit très clairement que le registre des loyers était dans sa plate-forme, mais qu’il ne pouvait pas appuyer la motion», a-t-elle pu constater lors du conseil d’arrondissement. Elle reconnaît que les élus prennent au sérieux les problèmes de logement.
«Dans les quatre dernières années, ils ont été sensibles à la réalité des locataires, ils ont travaillé fort pour le maintien de la communauté artistique dans le secteur», souligne-t-elle.
Si l’arrondissement a fait des démarches auprès de la Régie du logement pour étudier les possibilités quant à la création du registre, Mme Lespérance regrette qu’il n’en ait pas fait auprès du ministère. «Il aurait pu en faire plus», ajoute-t-elle.
France Émond, porte-parole du RCLALQ, s’étonne de cette décision du Plateau-Mont-Royal, rappelant que Projet Montréal promettait un registre du logement lors de la dernière campagne pour la mairie.