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Bénéfique, le terrain synthétique?

Par Audrey Gauthier
Publié dans Montréal Express
Le 20 novembre  2012

Carl Boileau, conseiller d’arrondissement du district De Lorimier, plaide en faveur d’une transformation du terrain de soccer du parc Laurier en terrain synthétique, depuis quelques années. Toutefois, rien n’a encore été avancé dans cette portion du parc.

« Ce parc n’a jamais vraiment bougé avant l’élection de Projet Montréal. Là, c’est incroyable. On est en train de le remettre à jour. Il ne reste que la partie au nord. Luc [Ferrandez, maire d’arrondissement] m’avait donné la responsabilité des sports et loisirs. J’ai fait un plan de développement pour le quartier. Il l’a pas mal suivi dans la partie plus au sud du parc, qui correspondait à sa vision. Il était plutôt en désaccord quant à l’aspect récréatif. Il voulait quelque chose plus près du recueillement », raconte-t-il.

Ce que dément la conseillère de Ville du district De Lorimier, Josée Duplessis. « Nous attendons toujours la proposition de M. Boileau sur le développement du parc Laurier. Nous lui avons demandé en début de mandat et nous n’avons encore rien reçu. S’il arrive avec une proposition, un budget et des subventions gouvernementales, on pourra l’étudier. »

Les aspects écologique et économique sont importants dans l’élaboration de ce projet. Convaincu de sa viabilité, M. Boileau a effectué une recherche qu’il aurait remise au caucus pour redonner ses lettres de noblesse au terrain synthétique.

Pas mauvais pour la planète

Les terrains non naturels sont constitués de polyéthylène, une substance issue du pétrole.

« C’est vrai qu’un terrain synthétique fait monter la température par rapport à du vrai gazon (de 4 à 8 degrés en période de canicule). Mais les terrains des nouvelles générations n’ont rien à voir avec les anciens. Ils ne sont plus abrasifs. Ils sont moins dangereux que les terrains naturels, car le terrain est égal », soutient M. Boileau.

Cette surface permet aussi de faire des économies d’eau. Plus besoin d’arroser régulièrement la pelouse pour la garder en santé.

« On n’arrose presque pas un terrain synthétique. Seulement, quand il fait très chaud. Environ, deux fois par année en période de canicule. Il y a aussi une économie d’eau, de tonte et d’engrais », maintient-il.

« Quant à penser en écologiste, quand tu joues sur un terrain d’herbes et de boue, il faut que tu laves ton stock après, ajoute-t-il. Avec le synthétique, tu n’as que la sueur à laver. Peut-être qu’il y a là aussi, une économie d’eau à faire. »

L’argent

Un terrain sportif avec une pelouse artificielle coûte plusieurs millions de dollars à mettre en place.

« Si l’arrondissement met ça dans le Programme triennal d’immobilisation (PTI), on pourrait recevoir des subventions d’un ministère. Ça été le cas pour Ahuntsic et Mercier », mentionne le conseiller.

Selon les recherches de l’élu, l’arrondissement pourrait n’avoir à débourser que 1 à 1,5 M$ pour la transformation. Une dépense qui en vaudrait grandement la peine, estime M. Boileau.

« Le jeu en veut la chandelle. Je pense que ce n’est pas abuser d’investir 1 M$ à 1,5 M$ pour permettre à plus d’enfants de faire du sport et de mettre en valeur de nouvelles activités sportives. »

Néanmoins, il s’agit d’un montant tout de même élevé, considère Mme Duplessis. « C’est énorme. Le budget d’investissement du Plateau-Mont-Royal est tellement minime pour les budgets qu’on a. »

Le parc Laurier devra encore attendre au moins deux ans et la tenue d’élections municipales avant de pouvoir espérer une pelouse synthétique.

« Ce sera un enjeu électoral. Ce n’est pas une priorité pour Projet Montréal. Je ne crois pas qu’ils soient contre, mais le nerf de la guerre, c’est l’argent », croit M. Boileau.

« Le budget pour l’année 2013 a déjà été voté. Ce serait impossible pour l’an prochain. Il aurait fallu prendre cette orientation-là à l’automne, pour que les travaux débutent au printemps. On peut faire des planifications, mais il faut faire attention de ne pas engager les suivants [la nouvelle équipe d’élus après les élections de 2013]. Toutefois, c’est sûr que les terrains de sports vont rester », soutient Mme Duplessis.

Pour en savoir plus : http://www.leplateau.com/Sports/Divers/2012-07-10/article-3027146/Deja-10-blesses-au-parc-Laurier/1


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