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Bergeron tente de recruter chez Vision Montréal

Par Bahador Zabihiyan
Publié dans Le Devoir
Le 27 mai 2013

Le chef de Projet Montréal affirme avoir contacté «cinq ou six» élus du parti de Louise Harel

Richard Bergeron, le chef de Projet Montréal, ne se contente pas de courtiser l’électorat : il mène une campagne de séduction auprès d’une demi-douzaine d’élus de Vision Montréal, auxquels il a personnellement parlé durant ces dernières semaines afin de les convaincre de rejoindre son parti, a-t-il fait savoir dimanche lors du congrès de son organisation.

« Il y a quelque cinq ou six élus de Vision Montréal qui nous intéressent beaucoup […] que l’on aimerait bien attirer chez nous, nous leur avons parlé ces derniers mois à plusieurs reprises, je leur ai personnellement parlé à chacun d’eux, il y a environ une dizaine de jours », a-t-il expliqué lors d’un point de presse, à la fin de son discours.

Il n’a pas souhaité nommer les personnes avec lesquelles il a discuté. Il les a toutefois encouragées à prendre une décision au plus vite, car les places étaient en train de se combler rapidement au sein son parti. « Nous, dans l’intervalle, on investit, on construit nos équipes, et moi, je suis fidèle à mes élus », a-t-il expliqué.

Vision Montréal en difficulté

M. Bergeron a toutefois fait savoir que Carl Boileau, un ancien conseiller d’arrondissement indépendant, qui avait appartenu à Projet Montréal avant de rejoindre Vision Montréal en début d’année, ne faisait pas partie du groupe d’élus qu’il cherchait à convaincre.

M. Bergeron semble vouloir profiter des moments difficiles que traverse le parti de Louise Harel. Le Devoir révélait la semaine dernière que plusieurs élus de Vision Montréal songeaient à quitter le navire pour rejoindre d’autres partis politiques ou siéger en tant qu’indépendants. Plusieurs sources affirmaient qu’une vague de défections était à prévoir dans les prochaines semaines. Vison Montréal a affirmé vendredi que le parti demeurait uni autour de Mme Harel. Dimanche soir, le parti a affirmé par voie de communiqué que les tentatives de « maraudage » de Richard Bergeron avaient échoué.

Le chef de Projet Montréal balaie du revers de main la possibilité d’une fusion entre son parti et celui de Mme Harel. Il estime avoir toutes ses chances pour devenir le futur maire de Montréal, même s’il a reconnu qu’il était parfois perçu comme un utopiste. « On m’a parfois qualifié de rêveur, mais je pense que la population me connaît bien », a-t-il expliqué.

Lors de son discours devant les dizaines de membres de son parti, il a mis en avant les réussites concrètes de son équipe, sur le Plateau-Mont-Royal ainsi qu’à Rosemont -La Petite-Patrie. M. Bergeron a évoqué plusieurs thèmes qui lui sont chers, notamment le développement du transport en commun. Il a aussi expliqué qu’il fallait dynamiser Montréal, qui perd de son influence au profit des villes de banlieue. « L’avenir de Montréal, métropole du Québec, repose sur Sainte-Julie, Saint-Constant ou Mascouche », a-t-il ironisé.

Discours abrasif

Néanmoins, le discours le plus abrasif n’est pas venu de M. Bergeron, mais de son directeur de campagne, Raymond Guardia, qui a directement attaqué Denis Coderre sur des questions d’intégrité. « Denis Coderre avait aussi le don de financer ses campagnes dans Bourassa avec des enveloppes brunes, des enveloppes pleines de billets de cinquante, de cent dollars », a déclaré le directeur de campagne, lors de son allocution.

« J’ai le goût de dire que, s’il y a un scandale, Denis Coderre est pas trop loin de la table d’honneur », a-t-il ajouté, peu avant de finir son discours, sous les applaudissements nourris des militants. M. Bergeron a expliqué qu’il était particulièrement satisfait de la prise de parole de son directeur de campagne, en point de presse. « Je suis très satisfait de l’allocution qu’a fait le directeur de la campagne. J’ai beaucoup apprécié. Moi, je n’ai pas peur de mon passé, je ne suis pas devenu honnête hier matin », a-t-il rajouté, en faisant référence à M. Coderre.

M. Coderre n’a pas souhaité donner d’entrevue au Devoir dimanche après-midi, afin de répondre aux accusations de son rival. Mais, par le passé, il a toujours défendu son intégrité, faisant valoir qu’il n’a jamais été condamné dans le cadre du financement de ses campagnes.

Par ailleurs, Projet Montréal s’appellera officiellement Projet Montréal – Équipe Bergeron, à la suite d’un vote des militants. La nouvelle dénomination est destinée à éviter la confusion chez les Montréalais.

 


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