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Guerre de motions au conseil d’arrondissement

Par Daphnée Tranchemontagne
Publié dans Le Plateau
Le 11 avril 2013

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© Archives Le terrain de soccer du parc Laurier.

Les élus de Vision Montréal et de Projet Montréal dans le Plateau-Mont-Royal se sont livrés à un duel idéologique, lors du dernier conseil d’arrondissement. L’arme privilégiée: la motion.

Dans le cadre du Programme d’amélioration des aménagements de parcs (PAAP) de la Ville-centre, une enveloppe de 1,3 M$ a été octroyée à l’arrondissement afin qu’il bonifie ses installations extérieures. À plusieurs reprises, clubs sportifs et organismes communautaires ont demandé de nouveaux aménagements dans différents parcs, notamment aux parcs Sir-Wilfrid-Laurier et Saint-Pierre-Claver.

Lors de la dernière séance du conseil, le conseiller d’arrondissement du district De Lorimier, Carl Boileau, a déposé une motion demandant à ce qu’une consultation publique soit tenue « afin que les citoyens du Plateau-Mont-Royal fassent connaître leurs priorités en matière d’investissements dans les parcs de l’arrondissement et que [l’administration] rende publiques les conclusions et les recommandations de la consultation dans les meilleurs délais ».

« L’idée, c’est vraiment d’impliquer les citoyens dans une possibilité de prioriser les besoins pour les parcs et de faire une liste dans le temps », a-t-il fait valoir.

Or, ladite motion a été rejetée par tous les élus de Projet Montréal.

« On a eu le temps de bien l’étudier, car elle était inscrite à l’ordre du jour [NDLR: le conseiller Boileau a tenté de la faire figurer à la programmation de la séance du mois de mars. Toutefois, il avait signifié son intention au-delà du délai préalable de 24 heures convenu avec l’administration en place], et il y a beaucoup de choses qui sont écrites entre les lignes, a signifié la conseillère Josée Duplessis, visiblement mal à l’aise. Que l’arrondissement du Plateau ne fait pas assez de consultations, et tout ça. Il faudrait faire attention, car on peut facilement faire augmenter le cynisme auprès de la population.

« Dans ce budget voté au comité exécutif, il est très clair que les projets doivent être terminés, l’argent dépensé et le dernier paiement versé avant le 31 décembre.»

Elle estime que les délais pour y parvenir, en faisant une consultation publique, sont trop courts.

« Vous avez vu le temps que ç’a pris avec la gang de la rue Gauthier, ç’a pris cinq mois! Et là, le projet n’est toujours pas fait! C’est irréaliste de faire croire aux citoyens que l’on peut prendre 1,3 M$, les consulter, avoir des résultats probants, faire le projet, et payer les entrepreneurs. Ce n’est juste pas possible », a-t-elle indiqué.

Projet Montréal contre-attaque

En riposte à la démarche de M. Boileau, les élus de Projet Montréal ont déposé deux motions fortement similaires.

« Ce qu’on demande, c’est que ce soit l’administration qui fasse le classement en fonction des projets immédiatement réalisables pour rencontrer les objectifs du programme, ce qui ne laisse pas le temps à la consultation », a indiqué le maire Ferrandez, au sujet de la première motion.

Seul M. Boileau s’est opposé à son adoption, visiblement irrité que le vote ait été demandé avant qu’il ne puisse s’exprimer.

Une deuxième motion, « réitérant l’engagement de l’administration en matière d’implication des citoyens dans la vie démocratique et dans la réflexion décisionnelle de l’arrondissement, poursuive sa politique de mise en place d’outils qui favorisent la transparence, la participation et l’engagement des citoyens ».

Avant de voter contre cette motion, le conseiller Boileau a signifié qu’il trouvait cette situation « ironique ».

« La motion précédente dit qu’on ne consultera pas les citoyens pour l’élaboration des priorités et que celles-ci ont déjà été cannées d’avance, tandis que la suivante nous vante l’arrondissement qui souhaite inclure les citoyens dans les prises de décisions. Si c’était vraiment le cas, le budget serait participatif », a plaidé M. Boileau, avant de se prononcer contre cette motion.

À cela, le maire Ferrandez a répondu que la consultation n’était pas un processus « magique ».


Cette section de mon blogue principal
est dédiée à Josée Legault, inspiratrice de mon cheminement politique.
Puis aussi, à tous les autres journalistes impliqués par le juste récit de notre histoire collective.