Investiture péquiste dans Mercier: Les indécis sont légion
par Kathleen Lévesque
dans Le Devoir
le samedi 3 mars 2001, p. A9
Investiture péquiste dans Mercier: Les indécis sont légion
Le taux de participation fait aussi partie des inconnues qui influenceront les résultats
À la veille de l’assemblée d’investiture péquiste dans la circonscription de Mercier, on compterait encore le tiers d’indécis parmi les membres.
Le pointage dans les deux principales équipes, soit celles de Claudel Toussaint et Pierre Tadros, démontrerait un fort contingent d’indécis ou de péquistes discrets. Dans le camp Toussaint, on parle d’au moins 20 % d’indécis et ils sont plus de 35 % chez l’adversaire. De part et d’autre, on explique la situation par le ressac toujours ressenti plus de deux mois après que la vague de l’affaire Michaud eut déferlé.
Polémique
L’automne dernier, l’association locale préparait le terrain pour la venue d’Yves Michaud, qui souhaitait ainsi mener bataille pour le français et forcer le Parti québécois à moins de modération. Or M. Michaud, dont l’éventuelle candidature n’enthousiasmait guère les ténors du PQ, a fait des déclarations dans lesquelles certaines personnes ont détecté des relents de nationalisme ethnocentrique. Du coup, l’Assemblée nationale a unanimement condamné M. Michaud pour ses propos. Il s’en est suivi une polémique et une couverture médiatique importantes qui n’ont été freinées que par la période des Fêtes. La démission de Lucien Bouchard au début de janvier a définitivement changé les plans de M. Michaud, qui a ainsi renoncé à se porter candidat.
Deux péquistes avaient déjà annoncé officiellement leur candidature: Pierre Tadros, qui est toujours de la course, et Bruno Viens, un ancien président de Montréal-Centre. Ce dernier s’est retiré une fois que le rouleau compresseur Bernard Landry s’est mis à rouler dans Mercier. C’est d’ailleurs à ce moment-là que Claudel Toussaint est monté sur scène, se défendant d’être l’ethnique de service compte tenu de l’affaire Michaud. Mais l’image du candidat de l’establishment, envoyé en service commandé pour redorer le blason péquiste, lui a collé à la peau.
Devant tout ce remue-ménage, certains péquistes ont pris leurs distances, ce qui expliquerait le nombre élevé d’indécis. Ce vraisemblable décrochage proviendrait également de ce que les péquistes de Mercier ont été sollicités deux fois plutôt qu’une. En effet, cinq personnes ont déposé leur candidature. Outre MM. Toussaint et Tadros, on retrouve également Michel Bédard, Carl Boileau et Gaétan Dostie.
Les camps Toussaint et Tadros disent tous deux être en avance. De prime abord, Pierre Tadros peut s’appuyer sur la vente de 155 cartes plus quelques dizaines de renouvellements. Chez Claudel Toussaint, qui est arrivé après l’échéance établie pour recruter de nouveaux membres, on table sur les appuis que détenait Yves Michaud. Mais cette base est éclatée, même si la plupart des membres de l’exécutif qui soutenaient M. Michaud se retrouvent maintenant derrière M. Toussaint.
Un autre élément pourrait influencer le choix du candidat qui défendra les couleurs du PQ dans Mercier, c’est le taux de participation. En 1994 et en 1998, où Robert Perreault l’a remporté de haute lutte sur ses adversaires, les militants n’ont participé que dans une proportion d’environ 60 %. Cette fois, un peu moins de 800 personnes ont le droit de vote dans la circonscription de Mercier