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L’infestation des punaises persiste

par Jeanne Corriveau
publié dans Le Devoir
le 29 juin 2012

Montréal assure avoir la situation bien en main

Les punaises se propagent d’une habitation à une autre notamment par la récupération de meubles contaminés abandonnés par des citoyens.

Les punaises se propagent d’une habitation à une autre notamment par la récupération de meubles contaminés abandonnés par des citoyens

Les punaises de lit sévissent toujours à Montréal, mais la Direction de la santé publique (DSP) considère que la situation « est sous contrôle ». Un sondage réalisé au printemps révèle que le nombre d’infestations est demeuré stable au cours des deux dernières années.

Selon le sondage Omnibus réalisé en avril dernier, 2,8 % des ménages de l’île de Montréal auraient subi une infestation de punaises de lit en 2011, soit sensiblement le même nombre que l’année précédente (2,7 %), ce qui correspond à environ 23 000 ménages.
« Pour nous, la problématique des punaises de lit est en émergence. Actuellement, c’est sous contrôle, mais ce n’est pas parce que c’est sous contrôle que la bataille est gagnée », a souligné le Dr Louis Drouin, de la DSP de Montréal, en rappelant que la situation était pire à New York, où un taux de 6,7 % a été enregistré.
Il y a un an, de concert avec la DSP, la Ville de Montréal avait lancé un plan d’action pour lutter contre les punaises de lit. Ce plan misait sur des campagnes d’information et une meilleure coordination entre la Ville, la DSP et les exterminateurs. Par règlement, la Ville avait aussi obligé les exterminateurs à l’informer de leurs interventions afin d’alimenter une banque de données centralisée.
Ainsi, environ 2800 interventions auraient été effectuées par les gestionnaires de parasites au cours de la dernière année, mais le responsable de l’habitation au comité exécutif, Gilles Deguire, n’a pas voulu dévoiler la répartition des interventions sur le territoire. « Cette banque de données n’en est qu’à sa première année. On n’a pas encore un portrait assez significatif », a-t-il expliqué.
Inquiet l’an dernier lorsque le plan de la Ville avait été annoncé, le conseiller municipal de Projet Montréal et ancien exterminateur, Carl Boileau, se dit maintenant plus rassuré. Mais selon lui, le temps est venu de passer à une autre étape. La Ville devrait mener des campagnes d’information plus intenses auprès des citoyens plus démunis et auprès des locataires afin qu’ils connaissent mieux les mesures à prendre en cas d’infestation, avance-t-il. « Les gens ne doivent plus craindre de dire qu’ils ont des punaises. C’est fondamental », signale-t-il.

Peur de représailles
Spécialiste en gestion parasitaire et propriétaire des Entreprises Maheu, Harold Leavey est plus critique à l’égard de la Ville. L’obligation qu’ont désormais les exterminateurs de déclarer leurs interventions a fait en sorte que certains propriétaires d’immeubles, qui refusent de figurer dans la banque de données de la Ville, tentent de régler le problème eux-mêmes.
Dans d’autres cas, ce sont des locataires qui craignent d’aviser leur propriétaire de la présence de punaises de peur de représailles. « Ce qu’on remarque, c’est qu’on fait moins d’interventions, mais qu’on vend plus de produits parce que les gens ou les concierges le font eux-mêmes », dit-il. Or, l’utilisation inadéquate de ces produits toxiques peut mettre en danger les locataires sans garantir l’élimination des punaises de lit, ajoute-t-il.
M. Leavey reproche notamment à la Ville de ne pas avoir mené de campagne d’information suffisamment efficace auprès de la population et de ne pas avoir réservé d’enveloppe budgétaire spécifique pour la lutte contre la punaise de lit. « Je ne suis pas en train de dire que les mesures de la Ville ne sont pas bonnes, mais c’est certainement insuffisant », dit-il


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