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La fin des dépouillements judiciaires à Montréal

par Jeanne Corriveau,
dans Le Devoir
le mercredi 30 novembre 2005, p. a4

Pierre Bourque pourra être assermenté

La saga des dépouillements judiciaires relatifs aux élections municipales du 6 novembre tire à sa fin. L’Union des citoyens de l’île de Montréal (UCIM) et Vision Montréal (VM) ont décidé de retirer la quasi-totalité des demandes de dépouillement judiciaire qu’ils avaient déposées. Pierre Bourque pourra donc siéger au conseil municipal à titre de chef de l’opposition et le chef de Projet Montréal (PM), Richard Bergeron, fera son entrée à l’hôtel de ville.

Le dépouillement judiciaire des votes dans le district de DeLorimier a permis, hier, de confirmer la victoire de la candidate de l’UCIM, Josée Duplessis, contre Émilie Thuillier (PM). La majorité obtenue par Mme Duplessis est passée de onze à neuf voix, au terme du décompte manuel des bulletins de vote effectué devant le juge de la Cour du Québec, Antonio de Michele.

Les trois dépouillements judiciaires effectués au cours des dix derniers jours ont clairement démontré la fiabilité des urnes électroniques dans la compilation des résultats. Vendredi dernier, le juge de Michele a d’ailleurs incité les partis à réfléchir à la pertinence des contestations, compte tenu de cette performance.

Les partis ont compris le message et ont retiré la plupart de leurs demandes hier. Ces décisions ont donc permis de confirmer l’élection de Nicole Thibault (VM), la colistière de Pierre Bourque, et celle de Carl Boileau (PM), le colistier de Richard Bergeron. Six autres contestations ont également été abandonnées à la faveur de Frank Venneri (UCIM), dans le district de François-Perrault, de François Purcell (VM), dans Saint-Édouard, de Rémy Tondreau (Équipe Anjou), de Nicolas Montmorency (VM), dans La-Pointe-aux-Prairies, de Pierre Mainville (VM), dans Sainte-Marie-Saint-Jacques, et de Pierre Lapointe (UCIM), dans Ahuntsic.

Un seul candidat défait, Nicolas Tétrault (UCIM), conteste toujours l’élection de son adversaire, Richer Dompierre (VM), qui l’a emporté avec une majorité de 50 voix dans l’arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Le dépouillement judiciaire dans ce district se poursuivra donc ce matin au palais de justice.

L’assermentation des nouveaux élus devrait avoir lieu au cours des prochains jours, mais Pierre Bourque a déjà maille à partir avec sa colistière, qui lui cède son siège à contrecoeur. Nicole Thibault a indiqué hier qu’elle envisageait sérieusement de s’adresser aux tribunaux pour contester la décision du chef de VM de prendre sa place. À maintes reprises durant la campagne électorale, a-t-elle relaté, M. Bourque aurait répété, devant de nombreux témoins, qu’il n’avait pas l’intention de demeurer à son poste de chef de l’opposition en cas de défaite. Mme Thibault accuse Pierre Bourque d’avoir manqué à sa parole, mais elle ignore, pour l’instant, quels motifs elle invoquera dans sa poursuite. «Sûrement, ça va fesser assez raide», a-t-elle dit.

Mme Thibault aurait l’appui de citoyens du district de Marie-Victorin qui, de leur propre initiative, auraient fait circuler une pétition dans le quartier afin de réclamer son maintien en poste. Ils auraient récolté 209 signatures.

Ce n’est pas la première fois que Pierre Bourque a un différend avec sa colistière. En 2001, il avait pris la place de Kettly Beauregard, qui, par la suite, avait décidé de le poursuivre pour salaire impayé.


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