Le mur du Plateau fait encore jaser
par Alain Perron
dans Le Plateau
le 19 février 2006
Des résidants sont encore une fois intervenus simultanément aux conseils des arrondissements Plateau Mont-Royal et Rosemont-La Petite-Patrie au sujet du mur le long des voies ferrées du Canadien Pacifique.
Du côté de Rosemont-La Petite-Patrie, les résidants opposés à la construction du mur ont insisté sur leur volonté de participer au groupe de travail chargé d’analyser et de trouver des pistes de solution. La direction générale de la Ville de Montréal veut mettre en place un groupe de travail prochainement au sujet de cette problématique.
Le maire de l’arrondissement, André Lavallée, a laissé entendre qu’il rencontrera bientôt son homologue du Plateau pour discuter du sujet.
Rappelons qu’il est question ici, pour les résidants de la Petite Patrie, d’empêcher la construction du mur qui sépare les arrondissements Plateau-Mont-Royal et Rosemont-La Petite-Patrie. Ils veulent également améliorer l’aspect visuel du mur existant.
Au même moment, à l’assemblée du conseil d’arrondissement Plateau Mont-Royal, Carl Boileau, colistier du chef de Projet Montréal (Richard Bergeron) élu dans le district DeLorimier, sur le Plateau, a demandé où en était ce dossier.
Richard Bergeron a déclaré qu’il y avait « seulement deux endroits sur Terre où on érigeait un mur en milieu urbain: en Israël et sur le Plateau ».
La mairesse de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal, Helen Fotopulos, a fait un rappel du dossier, remontant au moment où le zonage des terrains le long des voies ferrées fut modifié d’industriel à résidentiel.
« Nous avons tenté de corriger la situation, qui avait été initiée par l’administration Bourque, et revenir à l’ancien zonage industriel, mentionne-t-elle. Mais il y avait menace de poursuite de la part du promoteur. Il y a eu par la suite des conditions posées. Ces conditions se retrouvent dans les actes de ventes des condos, entre autres la présence d’un mur d’insonorisation près des voies ferrées ».
Le CP a réclamé l’érection d’un mur afin de sécuriser les abords de son chemin de fer. Un avis juridique a d’ailleurs été demandé au service du contentieux de la Ville afin de connaître les implications possibles d’un revirement de situation.
« J’ai toujours dit que je voulais une solution verte et une solution qui, à la fois, répondra aux besoins et aux exigences des gens qui habitent en face, mais aussi dans l’intérêt des gens du Plateau », reconnaît Mme Fotopulos.
« Toute décision de changement doit tenir compte des conséquences de ce geste, avertit-elle. La solution ne doit pas seulement répondre à ceux qui habitent à proximité du mur, mais aussi à tous les résidants du Plateau. Car, si jamais le Plateau est poursuivi pour un changement, ce ne doit pas être uniquement les contribuables du Plateau qui défrayeront la note. C’est la ville centre qui a pris cette décision et c’est à elle qu’incombe de trouver des solutions et, s’il y a lieu, d’assumer ses responsabilités s’il faut offrir des compensations ».
Tout en soulignant que les pourparlers se poursuivent, Mme Fotopulos affirme qu’il ne revient pas à « l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal de revenir sur quelque chose qui est déjà en vigueur et d’en payer la note ».