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Le Quartier vert de la discorde

Par Daphnée Tranchemontagne
Publié dans Le Plateau
Le 07 mai 2013

Depuis des années, les résidents de l’est du Plateau attendent avec impatience leur « quartier vert », où cyclistes et piétons seront à l’honneur. Le 30 avril, la Ville de Montréal donnait le feu vert à la réalisation de huit projets du genre dans la métropole. Alors que l’objectif semble finalement être à portée de main, la discorde entre les conseillers Josée Duplessis et Carl Boileau vient mettre une ombre au tableau.

Au cours des trois prochaines années, la Ville-centre entend réaménager 23 carrefours (construction de saillies) et mettre aux normes 11 feux de circulation sur le réseau artériel se trouvant de la zone délimitée par la voie du Canadien Pacifique (CP), la rue d’Iberville, l’avenue Papineau et l’avenue du Mont-Royal.

Elle interviendra aussi sur le boulevard Saint-Joseph, aux alentours de l’école primaire Saint-Pierre-Claver. Un tronçon cyclable sera également aménagé sur les rues Masson, Chabot et de Bordeaux, afin de faciliter les déplacements entre le Plateau et son voisin, Rosemont, a-t-on dévoilé lors de l’annonce du 30 avril.

Au total, ce sont près de 10 M$ que Montréal investira dans les huit projets de quartiers verts.

Josée Duplessis, conseillère de Ville pour le district De Lorimier, craint que la somme annoncée ne soit insuffisante et croit que le budget devra probablement être réévalué à la hausse.

« Juste pour le boulevard Saint-Joseph, on évalue le coût à 2,7 M$. La Ville-centre a oublié l’intersection Papineau-Mont-Royal, les liens vers Rosemont, etc. », a-t-elle fait valoir.

Chicane au conseil

En début de séance, le conseiller Carl Boileau, a tenté, en vain, de déposer une motion visant à « maintenir la pérennité du comité de suivi du quartier vert actif et en santé (QVAS) », faute d’appuis.

Cette rebuffade de la part de ses anciens collègues a donné lieu à un échange corsé entre M. Boileau et sa consœur du district De Lorimier, qui estime que la suivie du comité n’est pas menacée.

« Le comité existe et il est en marche. Je le préside et vous y siégez. On se rencontre trois ou quatre fois par année, les gens sont présents et les procédures avancent. De faire croire que le comité ne marche pas et qu’il va être aboli, tout en présentant une motion disant qu’il faut le pérenniser, ça induit du cynisme dans la population, alors qu’on a besoin des appuis », a plaidé Mme Duplessis, reprochant à M. Boileau de ne pas avoir assisté à la dernière rencontre.

À cela, il a répondu que « ce n’est pas vrai que [l’arrondissement] suit le plan du quartier vert », évoquant les autres projets déployés dans l’ouest du Plateau, notamment l’aménagement de l’Espace Laurier et du parc Lahaie.

« Vous m’avez dit que c’était rendu entre les mains de la Ville-centre et que tout était automatique, qu’à l’arrondissement, on n’avait plus besoin du comité de suivi.

« Il s’est développé [pour l’est du Plateau] un plan qui a nécessité beaucoup d’efforts, qui a était fait par des spécialistes et qui est un guide complet de développement. La suite, d’où l’importance du comité de suivi, c’est de coordonner ça. Ce qui a été fait l’aurait été de toute façon », a défendu M. Boileau, avec véhémence.

Le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez, a interrompu ce plaidoyer, pressant le conseiller de poser sa question. Celle-ci concernait le rôle de l’arrondissement dans la détermination des limites de vitesse dans les rues et les artères de l’arrondissement, en faisant référence au cas de l’école Saint-Pierre-Claver où des parents souhaitent que la limite soit abaissée à 30 km/h. Ce à quoi, le maire a répondu que l’administration locale pouvait en effet voter des réductions de vitesse, mais que celles-ci devaient être entérinées par le ministère des Transports pour être implantées.


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