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Mercier – Paul Cliche accumule les appuis à gauche

par  Kathleen Lévesque
dans Le Devoir
le mardi 20 mars 2001, p. A1

Le candidat indépendant à l’élection partielle dans la circonscription de Mercier Paul Cliche accumule les appuis qui placent sa candidature sur la voie sociale-démocrate, en opposition à son adversaire du Parti québécois. Après l’appui de 11 ex-dirigeants péquistes la semaine dernière, c’est au tour du député néo-démocrate Svend Robinson, figure de proue de la gauche canadienne, d’accorder son soutien à M. Cliche.

Comme l’a appris Le Devoir, le flamboyant député de la Colombie-Britannique, connu pour ses positions progressistes, sera à Montréal jeudi pour un dîner public avec Paul Cliche. « Les électeurs et électrices du comté de Mercier ont enfin un candidat qui saura bien représenter leurs intérêts et mettre l’accent sur les vraies questions qui préoccupent les gens. Il nous faut des candidats comme Paul Cliche qui bâtiront une social-démocratie plus forte et qui unira la gauche aussi bien au Québec que dans le reste du Canada », a dit M. Robinson dans une déclaration préliminaire. Par la suite, M. Robinson doit prononcer une conférence sur la mondialisation après s’être déclaré en faveur de la désobéissance civile pour la tenue de manifestations pacifiques lors du Sommet des Amériques prévu le mois prochain à Québec.

La semaine dernière, ce sont 11 ex-dirigeants du Parti québécois qui se rangeaient derrière Paul Cliche. Parmi eux, l’on retrouve deux ex-présidents de l’exécutif péquiste de Mercier, Nathalie Grenier et Pierre Boileau. Le fils de ce dernier, Carl Boileau, s’est d’ailleurs présenté comme candidat à l’investiture du Parti québécois qui a élu de justesse Claudel Toussaint. M. Boileau, fils, apparaissait d’ailleurs comme le loup dans la bergerie, n’hésitant pas à pourfendre le PQ. Les autres transfuges occupaient pour la plupart des fonctions militantes dans Mercier, sauf Marc Tessier, ex-président du comité des jeunes dans la région Montréal-Centre. Tous déplorent « le virage à droite » du Parti québécois.

Cherchant à se positionner nettement à gauche du Parti québécois, Paul Cliche multiplie les activités qui donnent un ton progressiste à sa campagne. Demain, le camp Cliche fête l’arrivée du « printemps politique » avec un spectacle-bénéfice auquel participeront Raymond Lévesque et Victor Lévy-Beaulieu. Ce dernier prononcera une allocution pour « la mise en oeuvre d’une vraie politique de la culture au Québec ». Samedi dernier, plutôt que de lancer son programme politique, M. Cliche l’a soumis aux citoyens de la circonscription. Une soixantaine de personnes ont participé à la consultation.

L’union des partis de gauche derrière M. Cliche, plus habitués traditionnellement à s’entre-déchirer, force vraisemblablement le Parti québécois à se réapproprier le discours social-démocrate. Hier soir, le premier ministre Bernard Landry a participé à l’inauguration du local électoral du candidat péquiste Claudel Toussaint. Dans la salle où s’entassaient une centaine de militants enthousiastes, M. Landry a justifié les compressions gouvernementales des dernières années alors qu’il pilotait le plan pour atteindre le déficit zéro.

« Il faut bien redire dans Mercier que, pour un état progressiste, remettre ses finances en ordre n’est pas une attitude de droite. C’est parfaitement cohérent avec le désir de répartir la richesse qu’il faut avoir avant de la répartir. Un gouvernement ruiné, qui dépend de Wall Street, de Londres et de Boston pour financer ses dépenses courantes ne peut pas être un gouvernement progressiste. Nous avons l’honneur de dire aux Québécois et Québécoises aujourd’hui que les moyens d’être de nouveau répartiteurs et sociaux-démocrates sont les nôtres. Nous les avons retrouvés par notre bonne gestion », a déclaré le premier ministre.

Souhaitant démontrer que les effort exigés ont permis une plus grande solidarité avec les moins bien nantis, M. Landry a rappelé différentes réalisations à caractère social du gouvernement du Parti québécois, dont l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, la mise en place du programme des garderies à 5 $ et l’implantation de l’assurance-médicaments. « Notre parti, depuis qu’il existe, depuis qu’il a été fondé par le grand René Lévesque, a poursuivi le combat national il est vrai, mais aussi le combat de l’équité, de la justice sociale et de la répartition de la richesse », a-t-il soutenu en ajoutant qu’il s’agit là des raisons d’être du Parti québécois.

De son côté, le candidat Claudel Toussaint, qui a affirmé que la social-démocratie est au coeur de son engagement politique, s’est engagé à être à l’écoute des citoyens de la circonscription de Mercier. Rapidement, M. Toussaint s’est attaqué à son adversaire libérale Nathalie Rochefort, à qui il entend bien démontrer que « nos convictions sont inébranlables dans Mercier »

Après avoir été occupé à l’Assemblée nationale par Gérald Godin et Robert Perreault, le fauteuil convoité par M. Toussaint « est à sa mesure », a assuré M. Landry.


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