Travaux sur la rue D’Iberville : mauvaises vibrations
Par Daphnée Tranchemontagne
Publié dans Le Plateau
Le 15 Mai 2012
Les résidents se mobilisent
Secousses, fissures dans la structure des demeures, infestations de vermines et vacarme matinal : les travaux de réfection de l’aqueduc de la rue D’Iberville empoisonnent la qualité de vie des résidents du quartier. Pour dénoncer cette situation, les citoyens se sont présentés à deux reprises à la séance du conseil d’arrondissement, ont organisé une rencontre de mobilisation au parc Baldwin et se sont rendus au conseil de la Ville de Montréal qui avait lieu le 14 mai.
Depuis l’automne, Charles-Antoine Sévigny, un propriétaire qui habite rue D’Iberville, vit un vrai cauchemar.
« Les travaux ont débuté au mois de novembre. Lorsque les entrepreneurs ont remblayé le drain avec leur pelle, on ne pouvait plus rien évacuer et l’eau s’est mise à remonter dans l’évier et nos toilettes », raconte-t-il.
Après cette inondation, l’homme croyait être au bout de ses peines. Or, d’autres problèmes sont apparus lorsque la première phase des travaux s’est terminée à la fin du mois de décembre et que la chaussée a été recouverte, de manière temporaire, d’asphalte. Depuis ce temps, M. Sévigny et ses voisins ressentent de fortes vibrations chaque fois qu’un poids lourd circule sur cette artère routière. Ils affirment que celles-ci causent des fissures dans la structure de leur maison.
D’autres, comme Mme Larose qui réside dans le quartier depuis une quarantaine d’années, soutiennent avoir vu des rats et des souris s’infiltrer dans leur domicile à la suite des fortes vibrations.
Mobilisation citoyenne
Afin de dénoncer cette situation, M. Sévigny et sa sœur ont fait circuler une pétition auprès des résidents de la rue D’Iberville. Ils ont récolté environ 70 signatures et le document a été déposé à la séance du conseil d’arrondissement du mois d’avril. M. Sévigny a également pris la parole lors de la séance du 7 mai. Le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez, lui a assuré que ce dossier serait transmis au directeur des Travaux publics.
Pour sa part, une autre résidente, qui ne souhaite pas être identifiée, a convoqué une réunion citoyenne au parc Baldwin, le 9 mai. Une vingtaine de résidents exaspérés ont répondu à l’appel malgré la pluie. Le conseiller d’arrondissement pour le district De Lorimier, Carl Boileau, était sur place et a noté les doléances de ses concitoyens.
Ceux-ci souhaitent que la Ville de Montréal, responsable des travaux effectués sur la rue De Lorimier puisque celle-ci appartient au réseau routier artériel, les informe davantage sur les étapes à venir; que la circulation des poids lourds soit détournée sur les rues Frontenac et/ou Hogan; que la limite de vitesse soit réduite sur la rue D’Iberville; et qu’une analyse des secousses soit réalisée afin d’évaluer les répercussions à court et long termes sur les bâtiments du voisinage. Les citoyens demandent également à ce que la Ville-centre s’occupe de la question de la salubrité en exterminant la vermine et en mettant sur pied un protocole pour éviter que les rongeurs et autres animaux nuisibles ne se propagent.
Des citoyens, accompagnés de M. Boileau, se sont présentés à la séance du conseil de la Ville-centre le 14 mai pour faire valoir leurs doléances auprès de Richard Deschamps, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal.
« Je suis allé sur place pour constater la situation et je peux témoigner du supplice que doivent endurer les riverains. Je constate que les nombreuses plaintes en lien avec l’apparition de fissures puissent être reliées au problème de vibration », a fait valoir le conseiller du district De Lorimier.
« M. Boileau, comme vous êtes un élu, vous n’avez pas la prérogative du citoyen de ne pas pouvoir me rejoindre directement. Étant donné que vous avez décidé de vous présenter ici comme un citoyen, je vais vous répondre comme si vous en étiez un : je ferai les vérifications nécessaires. Je ne poserai pas de geste et ne présumerai pas des impacts de quelque chose avant même que ceux-ci aient été analysés. J’agis sur la base de vérifications et de faits. Vous faites des assertions, des hypothèses qui doivent d’abord et avant tout être vérifiées », s’est contenté de répondre M. Deschamps.
Le Plateau a communiqué avec la Ville-centre pour en savoir plus sur ce dossier. Au moment de mettre sous presse, celle-ci n’avait toujours pas répondu à nos questions.