Un Quartier vert bientôt dans le Plateau ?
par Carole le Hirez
dans Le Plateau
le 18 février 2010
La Maison d’Aurore s’apprête à déposer un projet pour un secteur situé à l’est de l’avenue DeLorimier, aux abords du garage de la Société de Transport de Montréal, rue Fullum, ou encore près de l’École des métiers de la construction, rue Parthenais.
L’an dernier, les deux dossiers soumis par des citoyens du Plateau dans Milton Park et Mile-End n’avaient pas été retenus par le Centre d’écologie urbaine, maître d’œuvre du projet avec la Coalition québécoise sur la problématique du poids.
Cette année, le Plateau espère toucher dans le mille avec un projet développé par la Maison d’Aurore et endossé par l’arrondissement. On cible cette fois l’est du territoire, un secteur promis à un essor important au cours des prochaines années.
« C’est un secteur en plein développement. Avec un Quartier vert, nous aurons la chance de bénéficier d’une expertise unique que nous pourrons ensuite exporter dans d’autres secteurs. C’est un pas de plus vers du concret pour s’attaquer à la circulation de transit dans nos quartiers », estime Carl Boileau, conseiller du district.
Les Quartiers verts, une initiative inspirée du plan de déplacement de Paris, favorisent la marche et le vélo à l’aide d’aménagements adaptés afin d’améliorer la qualité de vie dans les zones urbaines.
L’arrondissement a alloué des fonds à la Maison d’Aurore pour dégager une organisatrice communautaire afin de s’occuper du dossier. « C’est l’occasion de réfléchir au développement du secteur avant que tout soit canné », souligne Lorraine Decelles, directrice de la Maison d’Aurore. « Cela permettra aussi de contribuer à la mobilisation citoyenne dans le quartier. »
Le projet de déménagement de la Société de transport de Montréal (STM) amènera la construction de plusieurs centaines de logements sur la rue Fullum. Près de 200 unités de copropriété se construisent à la place de l’ancienne concession Ford.
En face, ce seront des logements sociaux qui verront le jour grâce à un projet de l’Atelier Habitation Montréal. Plusieurs entreprises viennent de réaliser des investissements importants dans le secteur. Toute cette nouvelle activité amène un achalandage accru dans le quartier. Il est donc temps d’agir maintenant, avant que les problèmes surgissent, estime M. Boileau.
Du côté de la rue Parthenais, un groupe de citoyens est déjà mobilisé autour des problèmes de circulation générés par les étudiants de l’École des métiers de la construction. Ils ont présenté une demande, lors du dernier conseil d’arrondissement, pour être un projet-pilote en matière d’apaisement de la circulation.
Les projets soumis au Centre d’écologie urbaine sont soumis à un comité indépendant qui les examine selon plusieurs critères. Il faut qu’il y ait une demande de la part des citoyens et une bonne ouverture de la part de l’arrondissement. Il doit également y avoir dans le quartier une proportion importante de personnes à faible revenu.
« L’idée, c’est de se donner une vision à long terme pour le quartier et introduire les changements petit à petit », souligne le directeur du centre, Luc Rabouin. Profiter de la réfection de rues pour installer des dos d’âne ou élargir des trottoirs, inverser le sens de la circulation par endroits, retirer une voie de stationnement sont autant d’exemples de mesures envisagées dans le cadre d’un Quartier vert.
Si la planification se fait sur sept mois avec l’aide du centre, la mise en place des mesures, elle, peut s’étendre sur une dizaine d’années.
Une quinzaine de quartiers étaient représentés lors des séances d’information obligatoires organisées par le CEU pour le deuxième appel de dossiers. Deux projets pilotes sont en cours de réalisation dans Mercier Est et Parc Extension.